LE DICTON DE NOTRE VILLAGE
« Coesi salo lav tin gat lo » : « Coisy lave ta petite jatte » ; tel était le dicton.
Coisy était dit aussi « Ch’poeys d’chés inflaconnés » soit le village recouvert de flocons de paille brûlée.
Cela viendrait de l’époque où l’on mettait le feu à la paille restée dans les champs après la moisson, ce qui a donné naissance à l’expression « Bis comme chés hayures ed coesy » : « bronzés comme des haies de Coisy » pour une personne qui avait le teint halé.
LE VILLAGE DE COISY
Par Raymond CORROYER
I – LE VILLAGE
La route qui conduit à l’antique cité picarde vers l’Artois à travers un paysage a une beauté un peu rude. Elle fait découvrir bâti sur un côteau le petit village de COISY dominant le versant septentrional de la vallée de la Somme à environ 7 kms d’Amiens. II – SON ORIGINE Les archives permettent de fixer l’histoire du village depuis le XIIème siècle. Cependant, le nom ancien du village étant terminé par le suffixe « sis » employé à l’époque romaine sous la forme « acus » on pourrait lui attribuer une origine gallo-romaine. Le fait que son territoire soit limité sur une grande longueur par la voie romaine d’Amiens à Arras fait penser que le village n’existait pas à l’époque gauloise et qu’il aurait été fondé postérieurement à la construction de cette voie ; à la fin de la domination romaine ou peu de temps après l’établissement des Barbares dans la Gaule Borgique. |
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Deux haches en silex, l’une taillée, l’autre polie, sont les seuls objets de l’époque celtique trouvés jusqu’ici, sur le territoire de Coisy. Le mot celtique « COET » ou « COED » veut dire : Bois, forêt a donné du bas latin : «Coti » et le dérivé de « Cotiacum » d’où l’origine du nom : COISY. La désinence y est d’origine latine et vient de « acum, iacum » et c’est seulement dans une partie du Nord de la France, notamment en Picardie, que l’on trouve cette désinence. En résumé COISY a un nom d’origine latine qui représente la forme « cotiacum ». Ce village tirerait son origine d’un bois dépendant de la grande forêt de la Vicogne qui existait à l’époque gallo-romaine et que les moine d’Anchin ou de Corbie ont défriché. Les forêts qui couvraient dans les temps anciens toute l’étendue du canton de Villers-Bocage ont disparu successivement au cours de la civilisation. L’abbaye de Corbie exerça sous ce rapport, dès le 8ème siècle une influence marquée, en favorisant la création de village au moyen de bois concédés à titre de défrichement. L’accroissement incessant de la population a constamment poussé vers la réduction du sol forestier. Le village s’appelait donc dans les formes latines de Coisy : Cosiacum, Cotiacum et Sociacum et dans les formes françaises : Chosi vers 1156 ou 1246 puis Choisy de 1579 à 1730 et Coisy de 1730 à nos jours. Le plus ancien document historique connu qui fasse mention du village est une charte de THIERRY, Evêque d’Amiens en 1156. |
CHATILLON, SAVEUSE, MONTMORENCY D’après la tradition, le village aurait été brûlé entièrement par les Espagnols sous Louis XIII après la crise de Corbie en 1636 et reconstruit par la suite. Le village s’appelait vers 1700 Coisy le Neuf. La terre de Coisy fit partie longtemps de la Chatellerie de Beauval. Elle appartint au XIIè siècle à la famille Campdeveine puis à celle de Chatillon. Vers la fin du XIVè siècle, elle fut donnée à Bureau de la Rivière, ministre de Charles V Le Sage, dont on peut voir la statue à la cathédrale d’Amiens du côté de la rue des Soufflets. Sa fille Jehanne épousa dès l’âge de 10 ans Jacques de Chatillon, son fils eut pour femme une fille de Bon de Saveuse. Cette famille, célèbre dans l’histoire de France par les illustres capitaines qu’elle produisit, occupa pendant deux siècles, la baronnie de Coisy. A cause de sa proximité avec Amiens, de la voie romaine d’Amiens à Arras, de son château et de ses seigneurs fameux : les Chatillon, les Saveuse, les Montmorency, Coisy a joué un rôle dans l’histoire, surtout au moment du siège d’Amiens par les Espagnols et à l’époque de la Réforme et fut très fréquenté même par les protestants d’Amiens. Des vestiges de l’ancien village, il nous reste aujourd’hui le château, 3 bâtiments de ferme, le souterrain refuge et le bois. Le bâtiment servant d’école et de Mairie fut dévoré par les flammes en 1859. L’église datant du commencement du XIVè siècle, jugée trop petite et susceptible d’être réparée, fut démolie. Seule la cloche datant de 1492 fut réemployée dans l’église actuelle. Sous l’Ancien régime, Coisy faisait partie, pour le spirituel du doyenné de Vignacourt, de l’archidiocèse et du diocèse d’Amiens ; pour l’Administration et la Justice : de la prévôté de Beauquesne, de l’Election de Doullens, de la Généralité d’Amiens ou Intendance de Picardie, du Parlement de Paris, du Grenier à sel de Corbie, de la Maitrise des Eaux et Forêts d’Amiens.
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