LE CHATEAU DE COISY

Au début des années 1920, M. CORROYER, élève architecte et alors fils du propriétaire du domaine à cette époque, nous a laissé une très intéressante description des lieux qu’il a découverts tout en nous livrant une partie de leur histoire.

Dans le village, le château se situe en haut de rue dite « du Priez » qui le raccorde un peu plus bas au carrefour avec la route départementale 11 menant à Cardonnette et à Allonville. Cette rue aujourd’hui tombée dans le domaine public était autrefois une très belle allée bordée d’une double rangée de tilleuls dont il ne subsiste qu’un seul et mémorable exemplaire à gauche de l’entrée principale : ce prestigieux vestige mesure près de six mètres de circonférence, on peut ainsi lui attribuer quelques siècles d’existence. M. CORROYER mentionne qu’à son époque il en existait encore un autre à droite de l’entrée.

Le château fut édifié à la demande de la famille de SAVEUSE au début du XVIIe siècle, en 1620. On sait que le village a été brûlé en 1636 par les Espagnols après la prise de Corbie, puis reconstruit pour s’appeler Coisy le Neuf vers 1700.

Ainsi donc, si l’on considère la date de construction d’un château en 1620, cette demeure a sans nul doute subi les assauts de l’ennemi et les bâtiments que nous connaissons sont ils alors ceux d’une reconstruction, donc d’après 1636.

1492 nous apprend que la famille noble SAVEUSE-CHATILLON régnait sinon résidait à Coisy en cette fin du XVè siècle mais peut-être alors dans une demeure plus modeste qui fut remplacée par la suite par les constructions qui sont parvenues jusqu’à nous. La discrétion relative des volumes et des dimensions laisse supposer qu’il ne s’agissait que d’une résidence champêtre sans doute occupée de temps à autre par les maîtres du domaine constitué des trois fermes et des très nombreux hectares qui leur appartenaient alors. Par un témoignage de l’époque de la Révolution, on apprend que le bâtiment central  ne comportait que cinq chambres, un nombre relativement modeste pour une demeure seigneuriale mais le bâtiment était-il réduit de moitié à l’époque de cette mention ? (EXTRAIT DE LA REVUE « Pays des Coudriers » – P. DUSEVAL)